Déclaration sur la révision constitutionnelle au Mali
mardi 22 août 2017, par Cad Mali
Déclaration à l’occasion du Meeting de positionnement de la CAD-Mali sur la Loi n°2017-031/AN-RM du 2 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992
La Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali), mouvement social de propositions alternatives au pouvoir public avec ses Cent trois organisations membres et alliés a initié le présent Meeting pour partager avec l’opinion nationale et internationale sa perception sur le projet de Loi n°2017-031/AN-RM du 2 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992 qui continue à susciter des débats entre les différentes composantes de la société malienne.
Après un examen approfondi du contexte politico-sécuritaire particulièrement préoccupant du Mali la CAD-Mali porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale la Déclaration qui suit :
En lieu et place de la Paix et la Cohésion Sociale auxquelles le Peuple malien aspirait, force est de constater que l’introduction du projet de Loi n°2017-031/AN-RM du 2 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992, a mis en exergue :
- Le déficit de communication du Gouvernement sur le projet de révision constitutionnelle ;
- La faible implication des différents acteurs au démarrage du processus de révision constitutionnelle ;
- L’incohérence dans les approches stratégiques sur les questions d’intérêt national ;
- La division tout azimut des composantes de la population malienne ;
- Le rejet mutuel des acteurs de la classe politique (Majorité et Opposition) ;
- La fragilisation de la société civile ;
- L’instrumentalisation des certaines couches sensibles à la prise de position ;
- L’influence de la communauté internationale sur la question de révision constitutionnelle ;
- La recrudescence de l’insécurité grandissante sur l’ensemble du territoire national ;
- Le non-respect des engagements pris par les parties signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger ;
- La persistance des conflits fratricides de plus en plus meurtriers entre les signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali dans les Régions de Kidal et de Ménaka ;
La Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali), recommande :
Au Président de la République du Mali de :
- Veiller plus que jamais à instaurer la cohésion sociale, l’unité et la paix entre les différentes composantes de la Nation ;
- Renforcer les Cadres d’échanges et de sensibilisation sur le projet de Loi n°2017-031/AN-RM du 2 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992 ;
- Accorder plus de temps à l’écoute et à la concertation des différents acteurs de la société malienne ;
- Prendre toutes les initiatives requises pour créer les conditions nécessaires à la restauration de l’autorité de l’Etat ;
- Accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, le retour des populations déplacées et refugiées, le cantonnement, le désarmement et l’Intégration des ex- combattants ;
- Rappeler à la communauté internationale que la Révision Constitutionnelle est une question de souveraineté nationale ;
- Surseoir en conséquence au Projet de la Révision Constitutionnelle pour l’instant au profit de la cohésion sociale ;
A la Classe politique à un dépassement de soi et privilégier l’intérêt supérieur de la Nation malienne
A la Société Civile et toutes les forces vives à se démarquer des considérations politiques et conjuguer leurs efforts afin de sortir le Mali de l’impasse.
La Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali), conformément à sa vision s’engage à la consolidation de la Paix et la Réconciliation pour un Mali apaisé, uni, solidaire et respectueux des droits humains.
Pour un Mali o๠les questions d’intérêt national passe nécessairement par le consentement des citoyens et citoyennes !
Bamako le 02 Août 2017
Pour la CAD-Mali
LE PRESIDENT